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Je vous écris depuis ma grotte…
Par Anne-Sophie de Chauvigny
Je suis dans ce lieu retiré depuis quelques heures pour accuser le coup de ce qui se passe à la surface.
Alors que jaillissent et fleurissent déjà les propositions les plus réjouissantes pour faire face, trouver des solutions, créativer et positiver, je sens combien je n’y suis pas, pas encore, pas tout de suite… Il me faut cette descente intérieure, ce temps de repli pour me relier à ce charivari et ce désordre, pour faire résonner l’écho de cette onde de choc : un virus tue, qui bouleverse l’ordre du monde.
Je ne peux plus me barricader derrière le déni : la Chine c’est bien loin ! L’Italie, au-delà des Alpes !
Je ne peux plus me cacher derrière la réalité : le travail vient à manquer et son cortège de peurs : de quoi sera fait demain ?
Je ne peux plus repousser cette question qui sourde : quel est ce monde auquel je participe et que j’offre à mes enfants ?
Pour le moment, il me reste à accueillir et à sentir combien les fondations de ma sécurité intérieure tremblent et vacillent. Prendre le temps qui m’est nécessaire pour traverser la douleur de perdre repères et ancrages, stabilité et permanence.
Vaciller pour s’ancrer de nouveau, quand ce sera le temps…
S’abimer en soi pour se relever, à mon rythme…
Se replier pour se redéployer, ensuite…
Car, seule certitude qui me reste, au bout du chemin, la lumière !